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Travail et Allaitement | Comment gérer la séparation avec bébé ?


Comment gérer votre allaitement à la reprise du travail ?
L'allaitement exclusif et la reprise du travail sont compatibles, à condition de faire preuve d'organisation, de volonté et d'ajustements au quotidien.

La reprise du travail après la naissance d'un bébé est généralement un cap émotionnel particulièrement complexe pour la maman. Pas facile d'imaginer devoir laisser son bébé à quelqu'un d'autre ni de penser à ces premières fois qu'on pourrait louper. Entre stress, sentiment de culpabilité, questionnements autour de l'allaitement et angoisse de séparation, vous voilà en proie à de nombreuses remises en question. Rassurez-vous, travail et allaitement sont tout à fait compatibles et peuvent donner lieu à de très longues parenthèses lactées. Aujourd'hui, nous faisons le point dans ce tout nouvel article de blog.


Retourner au travail, un sacré cap émotionnel pour maman et bébé


L'importance d'une reprise professionnelle en douceur pour le lien maternel


Au vu des nombreuses émotions que suscite la reprise du travail et la séparation entre maman et bébé, il est crucial de procéder en douceur et de mettre en place une transition progressive. En effet, ce sont généralement les séparations brusques qui sont compliquées à vivre des deux côtés et qui peuvent se révéler particulièrement éprouvantes.


Il est dès lors très important d'accompagner votre enfant dans cette notion de séparation en l'associant à quelque chose de positif. En fonction du planning établi et de la date de reprise du travail, vous pouvez commencer à parler de l'endroit où bébé va aller : l'accueillante, la crèche, l'assistante maternelle, la maison d'un proche, etc. Ceci en instaurant une communication ouverte où vous avez le temps de lui expliquer qu'il ira bientôt dans un endroit super chouette que maman a spécialement choisi pour lui. Cette séparation ne doit pas être taboue et peut parfaitement s'intégrer dans des échanges positifs quotidiens.


Ensuite, progressivement, il est pertinent d'organiser des moments de séparation courts au début et dont la durée augmente au fil des jours. Ce fonctionnement vous permet, à vous et à votre enfant, de vous faire à l'idée d'être séparés l'un de l'autre.


Veillez également à profiter des périodes d'adaptation prévues par les professionnels de garde. Ces journées et/ou semaines vous proposent de découvrir l'environnement et les personnes qui entoureront votre tout-petit avant l'étape ultime de la reprise professionnelle. Ces périodes sont extrêmement positives puisqu'elles permettent :


  • De vous rassurer l'un et l'autre ;

  • De démarrer par de courtes séparations ;

  • D'apprendre à connaître le professionnel et qu'il puisse aussi apprendre à connaître votre bébé en douceur ;

  • De vous organiser en fonction des informations que vous percevez ;

  • De déjà voir comment se passe l'adaptation pour votre enfant ;

  • Etc.


Votre nourrisson est gardé par l'un de vos proches ? N'hésitez pas à faire pareil et à démarrer l'adaptation plusieurs semaines avant votre reprise officielle. Plus vous aurez cumulé d'expériences positives dans ce contexte, plus vous atténuerez votre stress lié à la reprise du travail.


Reprendre le travail en plein allaitement exclusif, des tonnes de questions pour maman


L'allaitement est bien évidemment un autre sujet qui peut particulièrement poser question lorsque vous reprenez le travail. Depuis la naissance de votre tout-petit, des habitudes se sont mises en place et vos moments lactés semblent avoir trouvé un bon rythme de croisière. Or, en vous séparant de bébé, voilà que tout se retrouve chamboulé, vos boobs ne seront plus accessibles à la demande.


Il est normal de présenter des inquiétudes concernant votre allaitement exclusif mais sachez qu'il est tout à fait possible de poursuivre votre aventure lactée en reprenant votre vie professionnelle. Cela vous demandera une certaine organisation afin de trouver un nouvel équilibre. Néanmoins, avec une bonne planification et de la volonté, la reprise du travail peut ne pas être un frein à votre parenthèse lactée.


Il existe également de plus en plus de professionnels d'allaitement qui pourront vous être d'une grande aide et vous accompagner dans la poursuite de votre aventure lactée.


L'allaitement au travail, un véritable défi pour les mamans


Pour de nombreuses mamans, il est encore difficile de se retirer quelques minutes afin de tirer leur lait lorsqu'elles sont sur leur lieu de travail. Les horaires manquent de flexibilité et beaucoup d'entre elles se retrouvent à tirer uniquement en soirée, lorsqu'elles sont rentrées à la maison.


Que dit la législation française au sujet de l’allaitement au travail ?


Il faut savoir que l'allaitement au travail est, en partie, soutenu par la loi. Selon la législation française, une salariée a le droit de s'absenter de son travail pour allaiter ou tirer son lait une heure par jour : 30 minutes en matinée et 30 minutes en après-midi. Ce délai est réduit à deux périodes de 20 minutes si l'employeur propose un local adapté et dédié à l'allaitement dans l'entreprise ou à proximité de celle-ci. Malheureusement, il faut également savoir que ces périodes d'allaitement ne sont pas rémunérées, à moins d'avoir trouvé un accord avec votre employeur. Il est tout à fait possible que celui-ci vous rémunère s'il souhaite mettre en place de bonnes conditions pour son personnel. Néanmoins, il n'a aucune obligation légale de le faire.


Sachez également que si vous travaillez dans une entreprise de plus de 100 salariées, l'inspection du travail peut imposer l'installation d'un local d'allaitement au sein de l'entreprise.


Tire-allaitement et allaitement mixte : deux options possibles pour la poursuite d'un allaitement serein au travail


Le tire-allaitement, donner votre lait maternel même en votre absence


À partir du moment où vous êtes séparée de votre bébé et que vous désirez poursuivre un allaitement exclusif, la solution la plus courante est de vous tourner vers le tire-allaitement. Cette pratique consiste donc à tirer votre lait quand vous êtes au travail ou lorsque bébé a fini de téter et de conserver ce lait pour qu'il soit donné à votre enfant durant votre absence. De cette manière, vous maintenez votre production de lait et vous continuez à fournir votre lait maternel à votre bébé même lorsque vous n'êtes pas physiquement présente.


Cette méthode vous demandera une certaine organisation pour jongler entre vos tirages et la conservation de votre or blanc. Néanmoins, lorsque vous aurez pris le pli, vous trouverez ici aussi votre rythme de croisière. Gardez à l’esprit qu’il vous faudra vous armer d’un tire-lait de qualité, à simple ou double pompage. Si vous tirez au travail, nous vous conseillons tout de même l’utilisation d’un tire-lait électrique à double pompage afin de tirer le lait de vos deux seins en même temps et sans avoir à fournir d’effort physique.


Vous avez peur de ne pas tirer assez pour combler les besoins de bébé ? Emportez des photos et vidéos de votre tout-petit afin de booster votre production d’ocytocine et ainsi augmenter l’éjection de votre lait durant votre séance de tirage. N’hésitez pas non plus à consommer quelques aliments galactogènes comme notre tisane boost’lait qui auront comme objectif de favoriser votre lactation.


Petit rappel sur la conservation de votre lait :

  • Grand max 8h à température ambiante entre 19 et 22° ;

  • Pendant 24h dans une pièce à 15° ;

  • Pendant 5 à 8 jours au réfrigérateur à une température de moins de 4° ;

  • Pendant 4 mois dans le congélateur d'un combiné réfrigérateur/congélateur ;

  • Pendant 6 mois dans un congélateur allant à -18°.


Pour tous vos déplacements, munissez-vous d’une glacière avec une ou deux poche(s) de glace afin de garder votre lait au frais. Vous pourrez ainsi apporter du lait bien conservé à l’assistante maternelle ou en crèche et ramener votre lait correctement conservé en rentrant du travail.


Votre lait est dépassé ? Ne le jetez pas, vous pourrez toujours l'utiliser pour la création d'un savon au lait maternel, la confection d'un bijou lacté ou dans le bain de votre petit bout à condition qu'il n'ingère pas l'eau du bain.


L’allaitement mixte, une bonne solution si maman ne souhaite pas tirer son lait


Dans le cas où maman n’a ni la possibilité ni l’envie de tirer son lait avant, pendant ou après le travail, il est également possible d’entrer dans un allaitement mixte. Il s’agit dès lors d’alterner entre lait maternel et lait infantile en fonction de votre présence. Lorsque vous êtes avec bébé, vous continuez à l’allaiter au sein. Par contre, lorsque vous vous absentez pour le travail, ce sont des biberons de lait en poudre qui seront donnés à bébé par la personne qui s’en occupe.


Ainsi, vous continuez à fournir votre or blanc à votre enfant quand vous êtes avec lui le matin et dès que vous le retrouvez après le travail. Ceci en éliminant le stress des tirages de lait fréquents et les durées de conservation.


Que vous choisissiez une méthode ou l'autre, soyez toujours attentive aux réactions de votre nourrisson. L'intervention d'un biberon ou de tout autre accessoire peut induire une confusion sein/tétine et compliquer la reprise du sein lors des retrouvailles.


Reprise du travail, attention au risque de préférence ou de confusion


Le risque de préférence ou de confusion, qu'est-ce que c'est ?


Le risque de préférence ou de confusion survient quand bébé en vient à préférer prendre le biberon ou tout autre accessoire pour se nourrir plutôt que le sein de maman. Progressivement, il délaisse donc volontairement le sein pour se retourner vers l'accessoire qu'il privilégiera pour sa forme ou par fainéantise. Il s'agit là de l'une des principales craintes des mères qui doivent laisser leur tout-petit la journée. Ceci parce que le lait maternel répondant à la loi de l'offre et la demande, si bébé stimule moins les seins, la lactation risque de diminuer.


Cette confusion peut se produire avec n'importe quel contenant mais le biberon en reste toutefois la première cause pour deux raisons :


  • 1- Si une tétine ou un biberon lui sont proposés endéans ses 6 premières semaines de vie, bébé peut développer une préférence pour la forme de la tétine. Par conséquent, il aura du mal à téter correctement le sein, provoquant des crevasses et autres douleurs d'allaitement à maman.

  • 2- Un tout-petit a besoin de moins d'efforts pour se nourrir au biberon. Le lait s'écoule plus facilement que lorsqu'il doit téter et en assurer lui-même sa sortie. Par fainéantise, il peut donc simplement se tourner vers le biberon et ne plus vouloir « s'embêter » avec le sein.


Évidemment, ce risque s'accroît au moment de la reprise du travail ou à l'entrée en crèche. Vous vous séparez de bébé pendant quelques heures, ce qui implique un ou plusieurs repas pris en votre absence.


Une confusion sein/tétine s'observera souvent par les points suivants :

  • Bébé s'énerve au sein, pleure et refuse de téter ;

  • Il n'arrive plus à prendre correctement le sein ;

  • Il pince et relâche le sein sans cesse.


Comment l'éviter pour poursuivre un allaitement serein à la reprise du travail ?


Opter pour l'utilisation de contenants alternatifs lorsque maman ne sait pas donner le sein


En réalité, il existe plusieurs possibilités et contenants pour donner du lait à bébé, autre que le biberon. Si vous en avez l'occasion, demandez à l'assistante maternelle ou à vos proches d'utiliser :


  • Une cuillère ;

  • Un biberon-cuillère ;

  • Une soft-cup ;

  • Une seringue ;

  • Une tasse ;

  • Un gobelet.


Ceci permettra à votre enfant d'être nourri sans l'intervention d'un biberon, ce qui limitera considérablement le risque de confusion. Nous vous rappelons cependant qu'un tel risque peut se manifester avec tout autre accessoire que le sein.


La mise en place de la méthode Paced Bottle Feeding


Si l'utilisation d'autres accessoires n'est pas possible dans son lieu de garde, vous pouvez demander à la personne relais de pratiquer la méthode Paced Bottle Feeding. Cette technique devrait toujours être utilisée lors d'un nourrissage au biberon puisqu'elle permet à l'enfant de se nourrir à son rythme sans avoir la sensation d'être gavé.


Pour la mettre en pratique :

  • Le repas devra durer au minimum 20 minutes ;

  • Bébé devra être installé en position assise ou semi-assise ;

  • Le biberon lui sera proposé à l'horizontale et présentera une tétine à faible débit.

Cette technique contrecarre la sensation de facilité qu'offre le biberon en temps normal et limite ainsi le risque de confusion par fainéantise.


Donner un maximum le sein dès les retrouvailles avec bébé


Si vous sentez que votre tout-petit développe une confusion et semble bouder votre sein, pas de panique. Proposez-lui votre boobs le plus possible et exprimez un peu de votre lait dans sa bouche pour lui donner envie de téter.


Limitez autant que possible l'accessoire responsable de sa confusion et priorisez la mise au sein dès que vous en avez la possibilité. Si bébé ne tète pas pendant tout un temps, n'hésitez pas à tirer votre lait pour continuer à stimuler votre poitrine et à produire du lait.


J’ai peur que l’assistante maternelle ou la crèche prenne ma place de maman


Rassurez-vous, une personne relais ne prendra jamais votre place de maman. Vous jouez un rôle particulier dans la vie de votre petit bout, vous êtes sa principale figure d’attachement. Même si votre enfant n’est âgé que de quelques mois, vous venez de vivre 9 mois en totale symbiose. Ce lien que vous avez naturellement créé avec votre bébé s’est également construit de son côté.


En tant que maman, vous occupez donc une place privilégiée qui ne peut être remplacée. Votre nouveau-né s’est imprégné de votre odeur, de votre grain de peau, de votre voix, des battements de votre cœur, de votre manière de le toucher, etc. Il est, de ce fait, primordial que vous compreniez à quel point le lien entre vous et votre enfant est à la fois unique et précieux. La connexion établie dès la naissance est le résultat de nombreux facteurs physiologiques, physiques et affectifs.


En confiant votre nourrisson à une assistante maternelle ou en crèche, vous le confiez à un ou une professionnel(le) qui sait parfaitement comment se positionner. Son rôle n’est pas de prendre votre place mais bien d’offrir à votre enfant un cadre sécurisé et stimulant où il pourra rester durant votre absence en s’adonnant à de nouvelles expériences et interactions sociales.


Il est néanmoins important que votre tout-petit puisse s’attacher d’une manière ou d’une autre à cette personne relais. Ceci pour qu’il se sente en confiance et qu’il puisse partager son quotidien avec quelqu’un qui répondra parfaitement à ses besoins psychiques, émotionnels et affectifs.


Il s’agit finalement d’une collaboration entre vous pour que bébé puisse se développer dans les meilleures conditions possibles. Grâce à votre position de maman, vous nourrirez le lien affectif profond de votre progéniture, tout en lui apportant des ressources familiales et intimes essentielles à son développement. L’assistante maternelle, elle, contribuera à son éducation, à ses soins et à son évolution en lui fournissant un environnement adapté durant ses heures de garde.


Écoutez toujours votre intuition et priorisez votre bien-être


Au final, chaque relation mère-enfant est unique et demande que vous écoutiez votre intuition pour vous ajuster au mieux aux besoins de votre bébé et aux conditions sur votre lieu de travail. La reprise d'une vie professionnelle active ne signifie en aucun cas la fin de ce lien précieux mais bien son évolution. Il va vous falloir trouver des moments de connexion, de douceur et de fusion au quotidien, que cela soit au moment de vos retrouvailles, lors des câlins du matin ou lors du coucher.


En avançant avec bienveillance et en cherchant du soutien autour de vous, vous aborderez ce cap de façon positive et constructive. Vous réussirez à trouver un nouvel équilibre entre votre vie de maman et votre vie de femme active.


Ce qu'il faut retenir

  • La reprise du travail est un cap émotionnel important pour une maman et son bébé puisqu'elle implique une séparation.

  • La transition vers cette reprise doit se faire avec douceur pour que chacun puisse s'habituer à l'absence de l'autre durant la journée.

  • L'allaitement exclusif reste possible même lorsque maman reprend le travail.

  • La loi donne aux salariées le droit d'avoir deux périodes de 30 minutes par jour afin de tirer leur lait ou d'allaiter leur enfant.

  • Ces périodes ne sont pas rémunérées, sauf si arrangement avec l'employeur.

  • Le tire-allaitement est une solution couramment pratiquée par les mamallaitantes qui désirent poursuivre une allaitement exclusif.

  • L'allaitement mixte est également une option pour poursuivre un allaitement tout en intégrant quelques biberons de lait infantile lorsque maman est absente.

  • La reprise du travail augmente le risque de confusion puisque d'autres accessoire que les seins de mamans sont proposés à bébé.

  • L'assistante maternelle ou la crèche ne vous remplaceront jamais en tant que mère.

  • Le principal reste d'avancer en écouter votre intuition et en vous concentrant sur votre propre parcours.

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